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Baba Vanga : mystique bulgare, réalité ou exagération ?

  • Photo du rédacteur: julien
    julien
  • il y a 22 heures
  • 3 min de lecture

Lors de mes différents voyages en Bulgarie, j’ai eu la chance de me rendre dans le village de Rupite, dans la région de Pétrich, là où la célèbre voyante bulgare Baba Vanga vécut et travailla pendant de nombreuses années. Sur place, j’ai pu constater à quel point son aura est encore bien vivante : son ancien domicile est devenu un lieu de pèlerinage, des statues et une église lui sont consacrées, et des milliers de visiteurs affluent chaque année. Pourtant, derrière la légende se pose la question : quelle part de vérité et quelle part d’exagération se cache derrière son histoire ?

Qui était Baba Vanga ?

Née en 1911 à Strumica (alors dans l’Empire ottoman, aujourd’hui en Macédoine du Nord) sous le nom de Vangeliya Pandeva Surcheva, Baba Vanga perdit la vue à l’adolescence à la suite d’un accident – une tornade selon certains récits. Elle s’installa plus tard dans la région de Pétrich, à Rupite, où elle développa son activité de guérisseuse et de voyante. Son « établissement » attira des centaines de milliers de visiteurs pendant des décennies.

Ce que j’ai pu vérifier sur place

Au fil de mes voyages en Bulgarie, j’ai visité plusieurs fois Rupite et l’église Sainte‑Petka consacrée à Baba Vanga. J’ai relevé plusieurs éléments marquants :• Le lieu est calme, entouré de nature, renforçant son atmosphère mystique.• Une statue de Baba Vanga se dresse sur le site, symbole de l’importance qu’on lui accorde en Bulgarie.• Beaucoup de visiteurs viennent par curiosité ou par intérêt culturel, autant que par croyance.• Les récits touristiques français amplifient souvent ses « prédictions » sans toujours citer de sources fiables.


Eglise sainte Petka Rupite
Eglise sainte Petka Rupite

Voyance, prédictions : faits et limites

Baba Vanga était réellement voyante : elle a exercé sa capacité à prédire et à conseiller de nombreuses personnes de son vivant, et plusieurs de ses prédictions contemporaines ont été documentées et suivies. Elle recevait des visiteurs, apportait des conseils, et sa réputation de voyante était reconnue en Bulgarie et dans les pays voisins.Cependant, les nombreuses prédictions qui lui sont attribuées après sa mort — parfois pour plusieurs décennies — doivent être prises avec beaucoup de prudence. Pour la plupart, il n’existe aucune trace vérifiable et il est impossible de contrôler leur exactitude. De nombreux médias et sites ont tendance à amplifier ces histoires sans preuves solides, ce qui entretient le mythe plutôt que de refléter la réalité.Sur place, j’ai plutôt vu un lieu de mémoire et de symbolisme qu’un centre de voyance. L’engouement autour de Baba Vanga reflète autant le folklore bulgare que la fascination humaine pour l’invisible.

Pourquoi son mythe perdure

La figure de Baba Vanga touche quelque chose de profond : la voyante aveugle qui « voit » ce que d’autres ne perçoivent pas. Sous le régime communiste, elle représentait une échappatoire spirituelle. Le site de Rupite, avec ses sources thermales et son paysage volcanique, renforce cette impression d’énergie mystérieuse. Chaque année, les médias relancent de nouvelles prédictions soi‑disant attribuées à Vanga, entretenant ainsi le mythe.

Entre fascination et esprit critique

Pour un lecteur intéressé par la voyance, Baba Vanga incarne à la fois la puissance du symbole et les dérives du sensationnalisme. Je crois qu’il faut garder une ouverture d’esprit sans oublier l’esprit critique. Apprécier le mystère, mais aussi questionner les sources. Et se rappeler que, parfois, la force d’un lieu et d’une histoire tient plus à ce qu’elle éveille en nous qu’à la véracité de ses prédictions.

Conclusion

Baba Vanga reste une figure emblématique du mysticisme balkanique. Mes différents voyages en Bulgarie m’ont permis de comprendre à quel point son héritage dépasse la simple voyance : il touche à la culture, à la mémoire et à la quête spirituelle. Entre réalité et exagération, Baba Vanga continue d’inspirer, de fasciner et d’inviter à réfléchir sur notre rapport à l’invisible.

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